Le Conseil canadien de développement social (CCDS) va publier sous peu un rapport complémentaire au numéro 1999-2000 de son rapport annuel Le Progrès des enfants au Canada. Le nouveau rapport, intitulé Les jeunes immigrants au Canada, offrira un profil statistique des enfants et des jeunes qui ont récemment immigré au Canada; il décrira les expériences d'adaptation culturelle de ces jeunes; et il donnera des détails sur la capacité des agences de services sociaux de répondre aux besoins des enfants et des jeunes qui immigrent au Canada.
L'analyse dans le rapport tire ses données de l'Enquête nationale sur la santé de la population, de la base de données longitudinale sur les immigrants du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, de discussions avec des groupes-témoins composés d'enfants et de jeunes immigrants récents, ainsi que d'un sondage auprès d'organismes qui desservent les familles, les enfants et les jeunes immigrants.
Chaque année, près de 200 000 immigrants arrivent au Canada, et depuis 1996, un tiers de ces nouveaux Canadiens ont moins de 25 ans quand ils immigrent. Tandis que la plupart de ces jeunes viennent au Canada avec leur famille, d'autres viennent pour poursuivre des études.
La plupart des jeunes semblent bien s'intégrer au Canada et la plupart sont contents d'être ici. En fait, la plupart se sont adaptés plus facilement que leurs parents. Ils ont indiqué que l'apprentissage de la langue - le français ou l'anglais - était l'un de leurs plus grands défis et les cours d'anglais en deuxième langue offerts à l'école étaient une méthode importante d'intégration. Non seulement ces programmes permettent aux jeunes d'apprendre la langue, mais ils leur donnent aussi l'occasion de se faire des amis avec d'autres jeunes dans une situation semblable.
«La liberté» et « les possibilités» ont été le plus souvent identifiées par les immigrants très récents comme les meilleures raisons d’être au Canada. Dans plusieurs cas, cela provenait de la liberté accrue obtenue par leurs parents en déménageant dans une société plus tolérante au Canada. Dans d'autres cas, cela résultait de pouvoir jouir de plus de droits de la personne et de liberté en sortant d'un régime d'oppression d'État. La plupart des jeunes pensaient que le Canada offrait davantage de possibilités économiques que leur pays d'origine, avec plus de débouchés d'emplois et d'éducation postsecondaire.
La majorité des répondants ont indiqué qu'il était très important d'avoir la possibilité de conserver leur culture, leur patrimoine et leur langue. L'accent mis par le Canada sur le multiculturalisme a rendu cela possible pour de nombreux immigrants. Un participant a déclaré «Quand je veux être hindou, je peux être hindou et quand je veux être Canadien, j'en ai aussi le choix, mais je ne me sens pas obligé d'être Canadien tout le temps».
Malheureusement, la plupart des participants dans les groupes-témoins du CCDS ont fait l'expérience du racisme et de la bigoterie, particulièrement les jeunes immigrants qui font partie d'une minorité visible. Pour les plus jeunes, le problème se produisait surtout à l'école; pour les jeunes un peu plus âgés, c'était quand ils cherchaient du travail. Très peu d'entre eux se sentaient extrêmement préoccupés par ce phénomène, car ils reconnaissaient que cela faisait partie de la nature humaine et que cela existait partout au monde.
À mesure que le Canada explore la possibilité d'ouvrir ses portes à un nombre croissant d'immigrants dans les prochaines années, les résultats décrits dans ce rapport seront particulièrement utiles et, on espère, serviront à améliorer les expériences vécues par tous les nouveaux immigrants au pays. Vous trouverez d'autres résultats intéressants dans ce rapport du CCDS, qui paraîtra au printemps.
Pour s'informer sur les modalités de commande, visitez le site Web du CCDS à www.ccsd.ca ou appelez au (613) 236-8977.
Tiré de: La prévention du crime par le développement social, bulletin n°3, 2000.