1) Évaluer le devenir médical, psychologique et social de jeunes femmes ayant consulté, plus de 5 ans auparavant, pour anorexie mentale à l'adolescence, et déterminer les facteurs associés à un bon ou mauvais pronostic.
2) Décrire les caractéristiques démographiques, médicales, sociales et psychologiques, ainsi que les modalités thérapeutiques chez ces adolescentes avant et pendant leur prise en charge par les deux services pédiatriques montréalais spécialisés dans le traitement de l'anorexie mentale.
Résultats préliminairesLors du projet pilote pour tester les instruments des recherches et le déroulement, 23 jeunes femmes ayant été suivies à l’hôpital Ste-Justine avant 1989, lorsqu’elles étaient adolescentes, ont été rencontrées en 1993-94, donc au moins 5 ans après leur première visite pour anorexie nerveuse. De plus, en 1998, nous avons revu 14 jeunes femmes dont le suivi a débuté entre 1990 et 1993. Nous leur avons demandé quels conseils elles donneraient aux intervenants et aux adolescentes. Voici leurs réponses.
En général :
être patient, ne pas forcer;
changer les idées, ne pas se concentrer sur sa maigreur;
ne pas parler que du poids;
développer une relation de confiance et personnalisée;
essayer de voir les autres problèmes et s’y attarder;
diminuer la fréquence des pesées;
ne pas avoir de préjugés;
écouter, prendre au sérieux;
diminuer les affrontements par rapport à la nourriture;
se servir de l'entourage et des amis;
faire confiance à l'adolescente et le lui manifester;
la rendre consciente et responsable;
anorexie est un appel, besoin de sentir que la parole vaut quelque chose par rapport à l'apparence;
comprendre comment la personne se sent;
Reprendre du poids est une lutte par rapport à ce qu'elle s'impose;
important d’expliquer les boulimies et la prise de poids;
forcer un peu;
développer plus d’organisme pour les parents;
ne pas apprendre aux gens comment être anorexique;
témoignage marque plus que paroles;
développer une relation de confiance et personnalisée;
rassurer sur ce qui reste confidentiel;
encourager, dialoguer;
la voir souvent, être disponible;
être compréhensif;
être patient, tolérant, respecter son rythme;
avertir des dangers et des conséquences de son état;
brasser un peu;
être strict au début puis compatissant quand on voit qu'elle veut s'en sortir;
s’informer du reste de son état, pas le poids seulement;
donner des conseils à la famille;
utiliser l’entourage;
être sensible et attentif au besoin de chaque individu, pas de recette miracle;
expliquer maladie et moyen pour aider;
être calme;
ne pas juger;
être patient, être compréhensif, écouter;
Encourager;
mettre à l’aise;
voir souvent;
développer une relation de confiance et personnalisée;
l’aider à découvrir la (les) source(s) du problème;
l’aider à prendre confiance;
l’aider à développer d’autres intérêts;
responsabiliser la personne;
utiliser cette période pour mieux se comprendre, devenir soi-même;
faire réaliser ce qu'elle est en train de faire;
tolérance dans la relation;
aider à trouver des solutions concrètes;
besoin d'être rassurée sur ses pensées;
guider plutôt que dire quoi faire;
investiguer du coté de la famille;
développer une relation de confiance et personnalisée (tenir compte de ses goûts, répondre aux questions, tenir compte de ce qu’elle sait déjà, trouver un terrain d’entente);
expliquer les conséquences de son comportement sur son métabolisme;
expliquer les déficiences en vitamines et en minéraux;
voir souvent si désiré;
aider à garder poids normal;
être compréhensive;
apprendre à manger équilibré, expliquer les menus;
répéter souvent, donner une liste sur papier;
encourager;
être présente, communiquer;
respecter;
développer une relation de confiance et personnalisée;
prendre au sérieux;
être indulgente;
être disponible;
ne pas mettre anorexique avec des patients qui vont mourir;
reconnaître anorexie comme une maladie;
ne pas forcer, ne pas en faire une guerre de pouvoir, diminuer affrontement;
encourager à se prendre en mains;
reprendre le contrôle de la cuisine;
aller chercher de l’aide;
préparer ce qui lui plaît, si possible, sans trop se faire manipuler;
ne pas rentrer dans le jeu de mettre l’accent sur la nourriture;
tenter de trouver le vrai problème;
montrer leur amour;
la supporter;
être compréhensif avec l'ado qui ne comprend pas elle non plus, perdue;
trouver pourquoi, essayer de comprendre, pour eux même aussi ;
ne pas juger;
ne pas la considérer comme une personne malade, mais comme quelqu'un qui va changer se demander ce qu'il y a de mieux à faire;
essayer de parler, de mettre en confiance pour la faire parler;
écouter, être disponible, le leur faire sentir;
être patient, Ne pas trop espérer que ça va se faire du jour au lendemain;
faire de choses ensemble qu'elle aime;
diminuer l'attente qu'on met en elle, ne pas inciter à faire régime;
accepter l'identité propre des enfants, les respecter;
dire ce qu'il pensent sans imposer leurs idées;
en parler en groupe ;
ne pas se décourager;
ne pas ignorer le problème;
ne pas se sentir trop coupable;
être attentif surtout quand elle va mieux;
considérer l’anorexie comme une maladie, pas comme un choix;
consulter le plus tôt possible, on ne s’en sort pas seule;
en parler, s'ouvrir;
trouver d’autres intérêts, se valoriser autrement et se changer les idées;
apprendre à se connaître et à s’accepter à l’aide de thérapie;
garder ses amis ou sa famille, rester près de ceux qui l’aiment;
ne pas croire aux régimes miracles;
casser la routine et les jeux de pouvoir déjà existants;
sortir du milieu quelques temps si possible;
essayer de trouver la raison du trouble et y travailler;
s'accepter soi même;
il faut qu'elle réalise leur valeur (perfectionnistes);
état destructif, ne pas se laisser détruire;
avoir confiance en la vie, être forte, ne pas lâcher, ne pas désespérer;
leur donner de l'espoir, leur dire qu'il est possible de s'en sortir;
casser le besoin de contrôle, laisser revenir l'intuition et la spontanéité.;
ne pas se laisser dominer par ''cette petite voix''
"chacune de nous a une place, souvent on est à côté mais pas loin", lui faire sentir qu'elle a sa place ;
trouver d'autre moyen d'être heureuse;
on peut apprendre des autres, leur raconter son expérience;
c'est un chemin qu'elle a à faire vers la guérison, c’est un bagage pour plus tardplus on attend, plus le chemin est long dans l’autre sens
une des phrases qui m’a le plus aidé “tu ne pourras jamais être la plus anorexique ”la chronicité est un vrai danger