Sondage québécois sur la violence envers les enfants

Près des deux tiers des Québécois (62.9%) affirment qu'il dénonceraient immédiatement aux autorités le cas présumé d'un enfant abusé sexuellement ou violenté à la suite des confidences de l'enfant en question, selon un sondage Léger & Léger rendu public en mai 2000 et effectué gracieusement pour le compte de la Fondation Marie-Vincent, un organisme voué à la prévention de la violence et des abus commis sur les enfants. Plus du quart des répondants (25.9%) tenteraient plutôt d'intervenir auprès de la famille, alors qu'une proportion de plus d'un sur 10 (11.2%) déclarent ne pas savoir comment agir en pareille situation, ne pas vouloir intervenir ou ont refusé de répondre.

"Parce que le secret est la meilleure arme des agresseurs, il est primordial que les adultes demeurent à l'écoute des enfants et agissent au moindre doute raisonnable en avisant la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ)", déclare M. Jean Saint-Onge, président de la fondation Marie-Vincent. "C'est non seulement un devoir moral, mais aussi une obligation légale : ainsi le tiers des québécois qui n'auraient pas signalé le cas présumé aux autorités se seraient placés en situation d'illégalité. Le quart d'entre eux qui disent préférer intervenir personnellement, sont certes empreints de bonne foi, mais doivent réaliser qu'ils n'ont pas les compétences requises et devraient s'en remettre aux autorités."

Le sondage, explique M. Michel Simard, directeur des relations publiques chez Léger & Léger, révèle que plus d'un québécois adulte sur cinq (22.3%) soit 1,250,000 d'entre eux, connaissent dans leur entourage immédiat quelqu'un qui a été violenté ou sexuellement abusé durant son enfance. Les femmes sont significativement plus nombreuses à connaître des victimes (28.1%) que les hommes (15.4%). Mais ce sont les jeunes de 18 à 24 ans qui sont les plus nombreux à affirmer connaître des victimes avec un pourcentage de 36.9%. Par ailleurs, seulement 37% de ces jeunes dénonceraient le cas aux autorités alors que la majorité d'entre eux (54%) tenterait plutôt d'intervenir auprès de la famille.

"Les jeunes de 18 à 24 ans sont ceux qui connaissent le plus de victimes et, paradoxalement, ils sont les moins outillés pour réagir adéquatement aux besoins d'une victime" souligne Marie-Josée Leroux, directrice générale de la fondation Marie-Vincent. "Il importe d'accentuer les efforts de prévention et de sensibilisation à la problématique de l'abus sexuel et de la violence faits aux enfants. Nous devons tous, ensemble, œuvrer à briser le silence".

Questionnés sur ce que le gouvernement devrait faire pour contrer la violence et l'abus sexuel faits aux enfants, les Québécois estiment dans une proportion de 45,3% que l'accent devrait être mis sur les programmes de prévention auprès des enfants. La sensibilisation de l'opinion publique (17.5%), l'encouragement de la dénonciation de cas d'abus (16.4%) et davantage de ressources financières au niveau de la protection de la jeunesse (13.6%) suscitent moins de support dans la population.

Le sondage a été réalisé du 20 au 23 avril 2000 au moyen d'entrevues téléphoniques auprès d'un échantillon représentatif de 505 Québécois et Québécoises âgés de 18 ans ou plus et pouvant s'exprimer en français ou en anglais. La marge d'erreur est de 4.4%. 19 fois sur 20.

La Fondation Marie-Vincent, qui célèbre son 25e anniversaire cette année, a pour mission de prévenir les situations d'abus et de négligence chez les enfants. Elle se veut la voix à la défense des droits des enfants. Elle subventionne des programmes de prévention destinés aux enfants et des programmes d'aide aux victimes. Présidée par Me Jean Saint-Onge, associé chez Lavery, De Billy, son conseil d'administration est composé de douze représentants du milieu des affaires montréalais.

Source : Marie-Josée Leroux
Directrice générale
Fondation Marie-Vincent
471, rue de l'Église
Verdun (Québec) H4G 2M6
Tél. : (514) 362-6226
Fax. : (514) 362-6274
Courrier : info@marie-vincent.org
Internet : www.marie-vincent.org

Faits saillants du sondage omnibus Léger&L;éger sur la violence et l'abus sexuel commis sur les enfants

Au Québec, plus d'une personne adulte sur cinq connaît, dans son entourage immédiat, quelqu'un qui a été violenté ou sexuellement abusé dans son enfance.

22.3% de la population québécoise connaît au moins une personne dans son entourage immédiat ayant subi de tels sévices. Ce pourcentage représente un million deux cent cinquante mille personnes adultes.

28.1% des femmes connaissent au moins une personne dans leur entourage immédiat ayant subi de tels sévices contre 15.4% des hommes.

83.7% des hommes ne connaissent pas quelqu'un dans leur entourage immédiat ayant subi de tels sévices.

91.6% des travailleurs manuels (hommes-femmes) ne connaissent pas quelqu'un dans leur entourage immédiat ayant subi de tels sévices.

36.9% des jeunes entre 18 et 24 ans connaissent au moins une personne dans leur entourage immédiat ayant subi de tels sévices.

62.9% de la population québécoise n'hésiterait pas à dénoncer immédiatement aux autorités le cas d'un enfant qui leur confierait qu'il est victime de violence ou d'abus sexuel de la part de ses parents ou de quelqu'un de son entourage.

25.9% de la population québécoise tenterait plutôt d'intervenir auprès de la famille si un enfant leur confiait qu'il est victime de violence ou d'abus sexuel.

37% des jeunes de 18 à 24 ans n'hésiteraient pas à dénoncer immédiatement aux autorités le cas d'un enfant qui leur confierait qu'il est victime de violence ou d'abus sexuel de la part de ses parents ou de quelqu'un de son entourage.

54% des jeunes de 18 à 24 ans tenteraient plutôt d'intervenir auprès de la famille si un enfant leur confiait qu'il est victime de violence ou d'abus sexuel.

45.3% des personnes sondées estiment que le gouvernement devrait instaurer des programmes de prévention auprès des enfants pour qu'ils brisent le silence lorsqu'ils sont victimes de violence ou d'abus sexuel.

Questions du sondage Omnibus Léger&L;éger sur la violence et les abus sexuels commis sur les enfants

Connaissez vous quelqu'un dans votre entourage immédiat (famille, amis)qui a été violenté ou sexuellement abusé dans son enfance ? Si oui, approximativement combien de personnes ? Est-ce …

  1. Entre 1 et 5 personnes
  2. Entre 6 et 10 personnes
  3. Ou 10 et plus
  4. Non, ne connaît personne qui a été violenté ou sexuellement abusé dans son enfance
  5. Ne sait pas
  6. Refus

Si un enfant vous confiait qu'il est victime de violence ou d'abus sexuel de la part de ses parents ou de quelqu'un de son entourage, que feriez-vous ? Est-ce que …

  1. Vous dénonceriez immédiatement le cas aux autorités
  2. Vous tenteriez d'intervenir auprès de la famille
  3. Vous considéreriez que ce n'est pas de vos affaires
  4. Vous vous abstiendriez parce que vous êtes contre toute forme de dénonciation
  5. Vous préféreriez ne pas intervenir de peur de faire erreur ou d'envenimer la situation
  6. Ou vous ne sauriez pas quoi faire
  7. Ne sait pas

Qu’est-ce que le gouvernement devrait faire pour contrer la violence et l'abus sexuel faits aux enfants ? Devrait-il…

  1. Instaurer des programmes de prévention auprès des enfants pour qu'ils brisent le silence
  2. Injecter plus de ressources financières au niveau de la protection de la jeunesse
  3. Encourager la population à dénoncer les cas d'abus
  4. Sensibiliser l'opinion du publique sur les ravages des abus et de la violence faits aux enfants
  5. Ne sait pas
  6. Refus