Sur le marché des produits illicites, bien que la palme revienne toujours à la cocaïne et à l’héroïne, certaines substances sont apparues ces dernières années : PCP, Ecstasy, GHB, Kétamine. Comme leur consommation est souvent restreinte, l’information les concernant circule peu parmi les intervenants.
Les présentes fiches sont un résumé des principales caractéristiques de ces produits et de leurs effets. Le caractère illégal de leur fabrication et de leur circulation entraîne des risques pour le consommateur qui s’ajoutent aux propriétés purement chimiques de ces psychotropes.
Coût :
40 – 60 $/le point
Historique :
Dérivé de l’opium synthétisé en 1874.
Années ’60 – la guerre du Vietnam expose de nombreux militaires des Etats-Unis à la consommation d’héroïne dans le Triangle d’Or.
Drogue de rue depuis les années ’60.
Utilisation :
Fin du 19e siècle, vendue comme calmant pour la toux et comme remède contre la dépendance à la morphine.
Bien que peu prescrite, elle est autorisée comme adjuvant analgésique dans le traitement des patients cancéreux.
Noms :
Smack, héro, junk, brown sugar
Formes:
Poudre blanche ou brune.
Usage par inhalation ou parentérale (IV).
Chasing the dragon – « pourchasser le dragon », en référence à la façon dont l’usager doit bouger pour aspirer la fumée de la drogue qui se consume sur une feuille d’aluminium, chauffée par dessous au moyen d’un briquet ; à l’aide d’un tube, le consommateur suit et capte les effluves du produit qui doit brûler lentement.
Effets :
Dépresseur
Analgésique, somnolence
Altération de la mémoire
Discours bredouillant
Contraction pupillaire (myosis)
Constipation
Euphorie
Quatre étapes de l’intoxication à l’héroïne :
Dangers
Forte dépendance physique
En surdose, somnolence pouvant évoluer vers le sommeil, le coma, l’arrêt respiratoire et cardiaque.
En surdose, ralentissement du pouls et de la respiration, impression de paralysie.
Infections, hépatite, sida, malnutrition, problèmes dentaires etc, attribuables aux conditions d’administration de la drogue ou au style de vie du consommateur.
Coût :
20-30 $/le quart de gramme
Historique :
Alcaloïde tiré des feuilles d’un arbuste, l’érythroxylon coca, qu’on retrouve en particulier au Pérou et en Bolivie, identifié en 1859.
S’est retrouvé hors des milieux médicaux à la fin du siècle dernier lorsqu’on a su que la substance produisait un sentiment de bien-être et donnait de l’énergie
1980 – retour en force.
Utilisation :
Au 19e siècle.
Dans le milieu médical comme anesthésique et tonique.
Potion médicinale : vin Mariani, coca-cola.
Noms :
Coke, neige.
Formes :
Poudre de cocaïne (HCL) : blanche, peut-être reniflée, injectée ou appliquée sur les muqueuses.
Crack : cristaux blancs ou jaunâtres obtenus par réaction de la poudre avec du bicarbonate de soude – peut-être fumé.
Freebase : résidu obtenu par réaction de la poudre avec une base et un solvant – peut-être fumé.
Effets :
Stimulant
Excitation avec euphorie, agitation et sentiment d’omnipotence.
Impression d’énergie, de vivacité mentale et de conscience sensorielle accrue.
Réduction du besoin de nourriture et de sommeil.
Dépendance psychologique forte, dépendance physique faible.
Préparation de cocaïne | Délai (secondes) | Pourcentage réellement absorbé (biodisponibilité) |
Orale (poudre) | 600 - 1800 secondes | 20% - 30% |
Pulmonaire (crack, freebase) | 8 - 10 secondes | 6% - 32% |
Intraveineuse (poudre) | 30 - 45 secondes | 100% |
Intranasale (poudre) | 120 - 180 secondes | 20% - 30% |
Coût :
20 – 40$/à l’unité
Historique :
Allemagne (guerre 1914) – coupe-faim sur les champs de bataille.
Révolution psychédélique 1970
Utilisation :
Pas d’utilisation médicale connue
Avec l’avènement de la musique « techno », circulation dans les milieux associés : « raves », rassemblements de grande envergure, manifestations marginales.
Noms :
Adam, Air Ball, Love Drug, Love Pill, Paradise, Pink, Snow Ball, X, MDMA.
Formes :
Poudre blanche.
Comprimés formes et couleurs variables, gélule, liquide.
Dose moyenne : 100-180 mg.
Utilisation orale ou parentérale (IM) dans partys « RAVE ».
Effets :
Stimulant (amphétamine + hallucinogène)
Début : 20-40 minutes.
Durée : 2-6 heures.
Montée de la chaleur corporelle.
Accélération du rythme cardiaque.
Intensification des sensations tactiles et d’émotions positives
Actions
Force les neurones à libérer massivement leurs neurotransmetteurs
Se fixe aux récepteurs et les active, décuplant l’effet des neurotransmetteurs.
Prolonge l’effet des neurotransmetteurs
Stimule la production de sérotonine (cf. PROZAC)
Dangers
Pas de contrôle de qualité – produits retrouvés (PCP, LSD, speed, caféine, antidépresseurs, hormones, héroïnes, strychnine)
Hausse de la température corporelle ? danger d’hyperthermie ? risques d’hémorragies et de crise cardiaque
Déshydratation (transpiration abondante)
Combiné à l’alcool/autres drogues ? arrêt respiratoire (mort ?)
Après l’effet ? fatigue, épuisement (cf sérotonine)
Recommandations :
Ne mêler à aucune substance.
Boire régulièrement (500 ml/heure dans les partys « RAVE »)
Prendre dose-type ou moins.
S’informer, le mieux possible, s’il s’agit bien d’ECSTASY.
Coût :
15$/le gramme
Historique :
Synthétisé en 1956.
Le commerce illicite date de la fin des années 1960.
Utilisation :
Rapidement abandonnée en médecine comme anesthésique à cause des effets secondaires indésirables.
Médecine vétérinaire
Noms :
Angel Dust, Hog, Horse tranquilizer.
Forme :
Poudre cristallisée blanche qui se dissout facilement dans l’eau ou l’alcool.
Effets :
Hallucinogène
Durée : 4 à 12 heures
Faible dose : légère augmentation du rythme de la respiration, une élévation marquée de la tension artérielle et du rythme cardiaque.
Altération de la mémoire, incapacité de concentration.
Transformation de l’image corporelle, de la perception du temps et de l’espace.
Idées confuses et désorganisées.
Comportement violent et bizarre et agitation.
Entraîne une dépendance psychologique mais pas de dépendance physique.
Dangers :
Le produit lui-même puisqu’il s’agit d’une drogue chimique fabriquée en laboratoire et sans contrôle.
Fortes doses : dépression de la tension artérielle, du rythme cardiaque et de ka respiration parfois accompagnée de nausées, vomissements, vision brouillée et étourdissements.
Surdose : risque d’hémorragies intracrâniennes, état comateux.
Consommation fréquente : risque de problèmes persistants d’élocution, de dépression, d’anxiété.
Coût :
40-100$/g ou bouteille de 10 mg.
Historique :
Drogue de rue depuis 26 ans.
Revient en force depuis quelques années.
Utilisation :
Anesthésiant utilisé dans les hôpitaux et médecine vétérinaire.
Noms :
K, Spécial K, vitamine K, Ket.
Formes :
Poudre blanche.
Liquide en flacon de concentration variables (10 mg- 50 mg).
Voie orale, parentérale ? douloureuse (IM) ou reniflage (IN)
IV- dangereuse
Effets :
Hallucinogène
Début 2-20 minutes/selon le mode d’ingestion.
Durée : 1 heure.
Modification des perceptions (puissant hallucinogène, proche du PCP).
Hallucinations.
Réactions de dissociation.
Fortes doses : anesthésie et perte de conscience.
Au niveau du cerveau, reproduit la réaction chimique de ceux qui frôlent la mort.
Dangers :
Hypertension.
Réduction de la capacité motrice.
Nausées.
Surdose : sorte de « coma » (« K-hole »).
Usage répété et abusif :
Coût :
5-20$/dose
Historique :
Synthétisé dans les années 1960 par Henri Laborit qui en consommait lui-même (cf. sexualité).
Présent dans le corps humain – métabolisme des acides gras.
Utilisation :
Contre l’insomnie et anesthésiant.
Contre l’effet de « manque » chez les alcooliques.
Stimulation de l’hormone de croissance ? culturistes (avant l’interdiction aux USA).
Noms :
Ecstasy liquide, GHB.
Formes :
Liquide incolore qu’on mélange à l’eau ou au jus de fruits.
Capsules colorées (goût de sel).
Effets :
Dépresseur
Doses légères (10 mg/kg) : relaxation, euphorie.
Fortes doses (20-30 mg/kg) : hypnotique.
Actions :
Récepteurs de la dopamine surtout ceux de l’hypothalamus.
Hypothalamus ? contrôle l’hypophyse ? qui contrôle la production d’œstrogène et d’androgène ? d’où possible que le GHB soit un excitant sexuel.
Ralentissement du système nerveux central (comme l’alcool).
Dangers :
Étourdissements, nausées, réduction de l’attention et de la vigilance.
Fortes doses : dépression du système cardiaque et respiratoire.
Utilisation dans des cas de viols.
Dépendance : pas mise en évidence.
Coût :
3-5$/comprimé sur le marché noir à Miami.
Historique :
Usage médicale dans de nombreux pays (Colombie) – interdit progressivement, transite du Mexique par Miami.
Dérivé des benzodiazépines – 10 fois plus puissant que le valium.
Utilisation :
Hypnotique et anesthésiant
Héroïnomanes (France) ? développement addiction.
Noms :
Roche, roofies.
Formes :
Comprimés ou poudre.
Effets :
Hallucinogène
Euphorie.
Amnésie.
Durée :
2 à 8 heures.
Dangers :
Hypotension donc chute de pression.
Relaxation de la mâchoire ? risque d’obstruction respiratoire.
Coordination œil/main affectée.
Dépression de la respiration.
Mélangé à l’alcool, l’effet est triplé. Il est alors impossible de se rappeler quoi que ce soit.
Au début 1997, les médias ont parlé de ce produit, l’associant à des viols.