Un réseau d’entraide

Richard Labelle, Raymond Gingras et Julie Paulhus

Introduction

L’école Curé-Antoine-Labelle est une institution de niveau secondaire de la ville de Laval qui, à chaque année, reçoit plus de 2000 élèves de secondaire 3, 4 et 5. Au début des années `90, la prévention du suicide commencait à être une thématique abordée dans ce milieu scolaire, mais il n’y était pourtant pas encore une priorité. Comme partout ailleurs au Québec, les statistiques commençaient à faire peur, mais les chiffres n’avaient pas encore une résonance personnelle ... Par contre, au courant des années scolaires 1989-1990 et 1990-1991, une série d’événements se succéda et vint changer à jamais la vision qu’avait l’école du suicide.

De cette prise de conscience naquit le Réseau d’entraide de l’école Curé-Antoine-Labelle, un groupe d’adultes (professeurs et intervenants) et de jeunes qui investissent, depuis maintenant huit ans, temps et efforts à prévenir le suicide dans leur milieu. Leur action préventive tente d’atteindre cet objectif à l’aide de cinq approches différentes:

  1. Sensibilisation du milieu: élèves, personnel, direction
  2. Dépistage de jeunes en mal de vivre
  3. Consultation avec les professionnels du milieu, entre entraidants, entre pairs
  4. L’amélioration des compétences personnelles des jeunes
  5. L’amélioration de l’environnement scolaire: augmentation de la qualité de vie et amélioration de l’organisation scolaire

L’historique du Réseau à l’école Curé-Labelle:

… un besoin se fait sentir: le pouvoir de la concertation

Chronologie des événements qui ont amené la création du Réseau

C’est au mois de mai 1989, après la tenue du colloque organisé par Mme Sylvaine Raymond du DCS de l’hôpital de la Cité de la Santé, lequel avait pour thème, “Dis-nous comment” prévenir le suicide des jeunes à Laval, qu’une vague idée de Réseau d’entraide devait germer au fil des jours à l’école Curé-Antoine-Labelle.

Suite à ce colloque et encouragé par le directeur adjoint de la 4ième secondaire de l’époque, M. Richard Cloutier, je fis des sensibilisations dans plusieurs de mes groupes classes afin de vérifier si le ton allarmiste employé par certains conférenciers pouvait se vérifier dans les faits. Quelle fut ma surprise de découvrir plus de sept suicidaires dont un se proposait de passer à l’acte le soir même. Ces différents événements devaient m’amener à réfléchir au problème avec plusieurs autres personnes du milieu. La question que nous nous posions était: quoi faire pour prévenir le suicide dans notre école? Nous formions déjà un petit groupe de membres du personnel intéressés à agir pour soulager la souffrance de certains de nos jeunes.

Notre groupe de trois adultes devait s’élargir l’année suivante et la question concernant quel moyen prendre pour faire de la prévention du suicide demeurait entière en ce début d’année scolaire 1990-91. Nous avions donc décidé d’utiliser cette année pour réfléchir, dresser des plans, consulter le milieu et, à la rigueur, aller se perfectionner et bien certain, créer des liens avec des élèves intéressés et expérimenter avec eux. Deux événements devaient cependant secouer coup sur coup notre milieu scolaire et faire prendre conscience du sérieux de notre démarche: une élève de 5e secondaire se suicidait en mi-décembre 90 et un autre au début juin 91 de la même année scolaire. Inutile de vous dire que notre motivation de faire quelque chose prenait une tournure des plus urgente.

Comme nous en étions toujours à nous demander si des ados pouvaient développer des habiletés dans le domaine de l’entraide, c’est alors que nous avons découvert la formule de l’organisme JEVI qui proposait un programme complet de formation pour les pairs aidants. Sylvie Chaumont et moi-même devions nous rendre à Sherbrooke pour recevoir la formation en question au printemps 91. D’autre part, Suicide Action Montréal, dans le cadre de la campagne “Dis-nous comment”, avait aussi offert à tout le personnel intéressé de l’école, la formation de deux jours en prévention du suicide.

1991-1992: L’année de l’implantation

Le premier camp du Réseau se fit à la fin octobre 91. L’équipe adulte s’était élargie, nous étions devenus un véritable groupe multi-disciplinaire: professeurs, infirmière, surveillante d’élèves, psychologue. Comme nous en étions à nos premières armes, nous avions bien sûr demandé la collaboration de la trentaine d’élèves participants, leur faisant comprendre que nous ne pouvions prétendre maîtriser tout le programme que nous avions à dispenser. L’esprit de ce premier camp demeure inoubliable. Pendant qu’un adulte faisait la cuisine, que deux autres se préparaient à présenter le prochain exercise, les jeunes participaient avec un entrain peu commun à la formation qui leur était donnée. Finalement, tout le monde aidait tout le monde, ce fut un véritable camp de l’entraide. Une étudiante écrivait à ce sujet:

« Le réseau de Curé-Antoine-Labelle.. De bouche à oreille, tu as sûrement déjà entendu parler de notre réseau d’entraîde à l’école. Et oui, c’est confirmé! Ce réseau est formé d’une trentaine d’étudiants (es) de l’école et de membres du personnel. Durant plusieurs semaines, nous avons suivi une formation qui nous a demandé une disponibilité de trente heures, incluant une fin de semaine inoubliable. »

Après ces quelques semaines de formation, nous sommes maintenant aptes à te consacrer une écoute plus attentive et fiable. En effet, nous nous sommes engagés à aider les autres. N’aie pas peu, viens te confier à nous. Au local 3124, tu trouveras quelqu’un de sensible à tes problèmes de jeune."

Les années suivantes: la tradition se poursuit…

Les années qui suivirent furent tout aussi embalantes. Les adultes et les jeunes qui s’ajoutèrent nous amenèrent plein de surprises et de personnes prêtes à agir pour prévenir le suicide dans notre milieu. Environ 35 élèves firent le camp de la deuxième année. La troisième année nous réservait une surprise. Plus de 160 élèves s’inscrivirent pour faire la formation. C’est évident, iIs étaient trop nombreux. Après avoir augmenté nos exigences, quatre-vingt quatre de ceux-ci, divisés en deux groupes, devaient à leur tour suivre la formation du troisième et quatrième camp du Réseau. Nous formions une équipe de plus de vingt adultes. Le premier camp eut lieu à la fin octobre et le deuxième, à la fin novembre. Que de travail, mais aussi, que de joie.

Et c’est ainsi qu’au fil des ans, depuis 1991, à chaque début d’année scolaire, les adultes se réunissent, sollicitent la collaboration de d’autres adultes et relancent les jeunes du réseau de l’année précédente. Tout ce monde fait équipe et fait un nouvel appel dans le milieu pour recruter de nouveaux jeunes pendant le mois de septembre et la première semaine d’octobre. La formation débute généralement à la mi-octobre et le camp a lieu à la fin du même mois ou un peu plus tard, dépendant des disponibilités du calendrier scolaire. Et ceci dure depuis déjà huit ans.

Bien certain qu’à chaque année, il y a différentes activités qui se font tout au long de celle-ci. En plus des réunions régulières de formation, le local du Réseau fut, pendant les premières années, un lieu de rencontre prévilégié. Des campagnes de sensibilisation pour toute l’école furent aussi organisées: formation dans toutes les classes, à tous les niveaux, semaine du mieux vivre ou du goût de vivre, pièces de théâtre, soirées pour les parents avec conférences, panels, artistes invités, témoignages de personnes qui avaient vécu des tentatives ou perdu des êtres chers par suicide. Les jeunes et les adultes étaient aussi invités à participer à des formations, soit lors de colloques organisés par Suicide Action, par JEVI, ou celui de l’ACSA. Nous étions une dizaine d’adultes à celui de l’an dernier. Nous avons aussi participé à la rencontre provinciale des réseaux organisé, il y a trois ans, par JEVI.

L’histoire de notre Réseau une histoire passionnante qui demanderait plusieurs livres pour la raconter. Une histoire premièrement humaine, faite d’un quotidien où l’attention à l’autre est cultivée patiemment. Une histoire de complicité, où des jeunes et adultes acceptent de travailler ensemble pour rendre leur milieu plus humain et tisser comme un grand filet qui assure la sécurité de tous dans un milieu que l’on veut accueillant et plus humain. Pendant toutes ces années, nous avons formé plus de 300 jeunes à l’entraide et près de soixante-et-quinze adultes formé ont apporté leur collaboration selon les moyens et la disponibilité qu’ils avaient.

Et pour terminer, nous voulons simplement vous dire que vous serez toujours bienvenues chez nous si le coeur vous dit de venir nous visiter.

Le fonctionnement du Réseau d’entraide:

... à chaque année, un nouveau début

La concertation du milieu et le recrutement des adultes

En milieu scolaire, une partie du personnel se renouvelle à chaque année: certains partent à la retraite, d’autres sont assignés à une école différente, et ainsi de suite. De nouveaux visages viennent alors les remplacer. Au cours des huit dernières années, le groupe d’adultes du Réseau a aussi vécu son lot de changement. Mais, au milieu de tous ces départs et ces arrivées, un noyau d’environ 6 personnes aidé de plusieurs alliés occasionnels a su assurer la continuité du Réseau à l’école Curé-Antoine-Labelle.

Malgré la stabilité de cette équipe, il a été important pour eux (afin de ne pas s’essoufler) d’aller recruter de nouvelles énergies à chaque début d’année scolaire. Le début de cette année, en septembre 1998, n’a pas fait exception à cette règle. Le recrutement de nouveaux alliés s’est donc déroulé de façon à la fois formelle et informelle. En effet, l’existence du Réseau est maintenant devenu une tradition connue de tout le personnel de l’école. Il est donc possible pour l’équipe de compter, en partie, sur le bouche-à-oreille et les discussions de salles de prof. pour intéresser de nouveaux adultes. Mais cette approche ne peut suffir à la tâche. Depuis plusieurs années, le Réseau peut aussi compter sur l’appui du directeur de l’école. Celui-ci, lors de la première assemblée générale du personnel en septembre, ré-explique ce qu’est le Réseau d’entraide et invite lui-même toutes les personnes intéressées à une réunion d’information organisée par l’équipe. De plus, il permet aux adultes du Réseau de réitérer cette invitation à l’aide d’une lettre qui est ensuite distribuée dans tous les pigeonniers, à la grandeur de l’école. Ces simples démarches amènent inévitablement une dizaine de nouveaux intéressés à la première réunion des adultes de l’année, et plusieurs d’entre eux continuent à s’impliquer durant l’année qui suit.

Le recrutement des jeunes

Tout comme pour les adultes du Réseau, le recrutement des jeunes est aussi une étape importante qui accompagne chaque mois de septembre. En effet, puisque l’école Curé-Antoine-Labelle est une institution secondaire de 2e cycle (sec. 3-4-5), au moins un tiers de la population étudiante quitte donc ses murs à chaque année pour évoluer dans d’autres milieux (cégep, milieu du travail, etc.). Cela signifie, par le fait même, que plusieurs membres étudiants du Réseau disparaissent. Si on ajoute à cela le désintéressement de quelques jeunes toujours à l’école, il est facile de comprendre que le Réseau d’entraide ne peut refuser de se renouveler à chaque année s’il veut espérer survivre.

Le recrutement initial des membres se fait en deux temps. Tout d’abord, une lettre de bienvenue comportant une invitation à la première réunion est remise individuellement à tous les membres du Réseau de l’année précédente qui sont toujours à C.A.L., et ce, dès les premières semaines du mois de septembre. Après avoir ainsi rejoint les anciens, tous (adultes comme étudiants) s’organisent pour répandre la nouvelle d’une première réunion d’information ouverte à tous les intéressés: certains des professeurs faisant partie de l’équipe du Réseau font une annonce dans leur classe, d’autres lancent une invitation plus personnelle à des élèves qu’ils croient susceptibles d’être intéressés, les jeunes en parlent à leur amis, etc. Bien sûr, il serait possible pour l’équipe du Réseau d’utiliser des moyens rejoignant une population beaucoup plus importante (ex: messages à l’intercom, lettre d’invitation à tous les étudiants, etc), mais cette diffusion à grande échelle aurait probablement pour conséquence de mobiliser plus de jeunes que l’équipe ne pourrait en former et en encadrer.

La sélection des participants

Une fois tous les jeunes intéressés réunis lors d’une rencontre d’information, comment peut-on identifier ceux qui auront la motivation nécessaire pour mener à terme le processus de formation ? Sur ce point, la philosophie du Réseau d’entraide de l’école Curé-Antoine-Labelle diffère de la prise de position initiale de la Fondation JEVI. En effet, ces derniers proposent de se fixer préalablement des critères de sélection des candidats qui pourront mesurer les points suivants:

Si les candidats ne répondent pas aux critères précédents, ils ne seront pas retenus pour suivre la formation à l’entraide. Par contre, JEVI suggère de profiter des ressources qu’offrent ces personnes en les engageant dans la mise sur pied d’un Comité du Mieux-Vivre ou dans la préparation d’une semaine de promotion de la vie.

Pour sa part, le Réseau d’entraide de C-A-L préfère opter pour une sélection naturelle de candidats. En effet, nous avons décider d’imposer des conditions de formation assez rudes (plusieurs séances se donnant le soir de 19 à 22 heures, le camp comprenant une journée pédagogique, etc.) afin d’éliminer les jeunes à la motivation plutôt fragile et de ne conserver dans le Réseau que les plus sérieux. Malgré cette sélection naturelle, les adultes du Réseau se garde tout de même le droit de refuser un adolescent qui viendrait nuire au bon fonctionnement de tout le groupe par des attitudes ou des comportements inappropriés.

Le processus de formation

La formation principale offerte à tous les membres du Réseau de C-A-L est presqu’entièrement fondée sur le programme proposé par la Fondation JEVI. Elle est composée de deux grandes thématiques d’une durée de 15 heures chacune; la première, SE CONNAÎTRE D’ABORD, étant un pré-requis à la deuxième, DEVENIR UN BON CONFIDENT. En effet, la session I propose une méthode d’analyse et de résolution de problèmes qui permet aux jeunes de mieux comprendre et gérer leur propre croissance personnelle, tant dans leur processus individuel de maturation que dans leurs relations à autrui. La session II (DEVENIR UN BON CONFIDENT) est une application de cette méthode d’analyse et de résolution de problèmes à autrui pour le stimuler, le supporter à son tour dans le processus de croissance psychologique ou dans la recherche de solutions à un problème spécifique.

Au Réseau d’entraide de Curé-Antoine-Labelle, cette formation est offerte aux jeunes sous deux formes différentes: 5 blocs de trois heures donnés à l’école (3 blocs offerts le soir et 2 blocs donnés lors de matinées où les étudiants et les adultes sont dégagés de leurs cours), ainsi qu’un camp intensif de 3 jours sur une base de plein-air où les jeunes reçoivent plus de 15 heures de formation. C’est habituellement lors de ce camp qu’est présenté le bloc de formation portant plus spécifiquement sur la problématique du suicide.

L’encadrement

Une fois que tous les jeunes ont reçu une formation suffisante pour faire d’eux de bonnes sentinelles, le travail des adultes du Réseau ne doit surtout pas s’arrêter là. En effet, il serait utopique de croire, qu’après uniquement 30 heures de formation, des adolescents seraient assez solides pour intervenir seuls auprès de leurs pairs en détresse. C’est pourquoi le Réseau d’entraide de Curé-Antoine-Labelle assure à tous ses membres un encadrement en 3 volets tout au long de l’année: supervision en relation d’aide, formation continue et activités sociales.

Le premier volet, la supervision en relation d’aide, est primordial dans un réseau d’entraide étudiant. Il s’agit pour les adultes du Réseau d’assurer une présence et un accompagnement à tous les jeunes entraidants qui servent de confident à l’un de leurs pairs. Lorsqu’un cas est trop lourd pour un jeune du Réseau, il est important qu’un adulte soit disponible pour le prendre en charge, ou même le référer à un professionnel si nécessaire. Le deuxième volet, la formation continue, vise à offrir aux jeunes des ateliers de perfectionnement sur différentes problématiques comme l’écoute active, l’abus de drogues, l’orientation sexuelle, etc. Enfin, le troisième volet consiste à organiser conjointement avec les jeunes des activités sociales afin de leur permettre de se retrouver en groupe et de favoriser leur sentiment d’appartenance. De telles activités peuvent comprendre l’ouverture d’un local réservé au Réseau, des soupers, un dîner de Noël, une remise de certificats à la fin de l’année, etc.

Les activités du Réseau:

...un pouvoir de spécialisation

Introduction

Les activités du réseau portent sur 3 niveaux d’actions impliquant des personnes différentes et pouvant faire appel tant aux ressources internes qu’aux ressources externes. Chacune des activités du réseau sera expliquée: prévention/sensibilisation; détection/évaluation; intervention interne ou externe et postvention/suivi. Par la suite, on tentera d’identifier les forces et les faiblesses du réseau et les possibilités d’amélioration tout en maintenant les forces au même niveau.

Prévention/sensibilisation

Les membres du réseau ( élèves/adultes) organisent chaque année des sessions de sensibilation du milieu-école en informant chaque niveau scolaire ( sec III, IV et V) de la problématique du suicide: données statistiques sur le suicide des jeunes; mythes et réalités concernant le suicide; conseils pratiques quand il y a dévoilement de l’intention suicidaire; explication du processus suicidaire et, finalement, les ressources internes et externes. De plus, nous sommes actifs lors de la semaine de prévention du suicide: affiches, signets, annonces par l’intercom de l’école de différentes activités pendant la période du dîner. Certaines années, nous avons offert des témoignages ( M. Eric Sirois) et des spectacles pendant ces périodes. En ce qui concerne les membres du réseau, différentes activités de formation leur sont offertes en cours d’année.

Détection/évaluation

Les jeunes du réseau sont les mieux placés pour détecter d’autres jeunes qui présenteraient un risque suicidaire. Ils ont été formé pour cette activité,principalement, car, ils cotoient les autres jeunes de l’école et de ce fait, peuvent avoir accès à une foule d’informations sur les facteurs de risque.

De plus, les enseignants sont invités, en début d’année et périodiquement, à être sensible à toutes sortes de signaux. Tous ces intervenants, jeunes et adultes, sont invités à référer un jeune à risque, à un adulte du réseau.

A partir de là, une première évaluation du risque suicidaire est faite. Si le risque nécessite un suivi spécialisé, le jeune est aussitôt référé au psychologue de l’école qui fera une évaluation plus approfondie.

Intervention interne et externe

Suite à l’évaluation du risque suicidaire, le psychologue établit la stratégie d’intervention avec quelques adultes du réseau. La première stratégie peut se résumer à un suivi à l’interne et à des interventions auprès de la direction pour diminuer la pression académique.A ce stade, on peut faire appel à certaines ressources externes selon les problématiques (CPIVAS-agressions sexuelles;CLSC-accompagnement; projet 10-orientation sexuelle; Suicide-Action-Montréal…) Si l’évaluation du risque suicidaire se situe à un niveau moyen à élevé, les parents sont alors contactés et rencontrés. On leur recommande d’utiliser certaines ressources externes.

Postvention/suivi

Depuis la fusion des commissions scolaires à Laval, la Régie Régionale en collaboration avec le CLSC Normand-Béthune, a mis sur pied une équipe qui intervient en postvention dans les milieux qui vivent un décès par suicide. Le réseau pourrait alors être utilisé pour identifier les élèves les plus sensibles à ce décès et qui réagissent mal à cette situation. De même, les ressources internes pourront être utilisées dans les groupes-classes concernés.

Suite à la postvention, certains élèves identifiés auront besoin d’être suivis un certain temps et les ressources de l’école pourront continuer le travail.

Les forces et les faiblesses du réseau 

Commençons par les faiblesses ! C’est un peu comme les défauts, on en trouve souvent plus que des qualités !

Je dirais que tous ces nombreux filets de sécurité ne sont pas étanches et des incidents malheureux peuvent survenir malgré tout. Mais, comment réduire les mailles du filet ?

Les points faibles peuvent changer d’une année à l’autre, mais pour l’année scolaire 98-99, les faiblesses sont les suivantes :

Manque de visibilité dans le milieu :
Les membres du réseau ont déjà été plus visibles dans le milieu : Chandails particuliers, foulards…etc. Cette année peu de chose ont été fait de ce côté.

Les parents sont difficile à rejoindre:
On a l’impression qu’un sujet comme le suicide fait peur et les parents préfèrent ne pas en parler.

Les nouveaux adultes qui s’intéressent au réseau ne sont actifs qu’à leur début:
Ils quittent après le camp de fin de semaine et il ne reste que le même noyau d’adultes qui finit par s’épuiser.

L’appui de la direction n’est pas toujours cohérente et constante avec engagement , et elle manque de continuité d’une année à l’autre.

Maintenant, les points forts :

On constate que le milieu réagit plus devant des signaux de détresse, de dépression, de suicide.

Le plan de formation est bien rodé : 30 heures en 3 semaines et 15 heures de formation en cours d’année.

Le noyau d’adultes est stable et présente une bonne cohésion.

La structure organisationnelle du réseau est organique plutôt que mécanique :
personne n’est officiellement responsable du réseau, mais tous ceux qui en font partie se sentent responsables.